Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.
    En ce chaud été, les petits écureuils, encore eux, s'adonnaient à leurs passion : le vélo et la politique. Ils avaient créés, par jeu, quelques groupes, qui se disputaient le contrôle de l'arbre. Il y avait l'écureuil Naincolas, dont la taille était inversement proportionnelle à l'idée qu'il avait de lui même, et l'écureille Martine, qui était si catégorique et haïssait tant la contrariété qu'on l'appelait "Mère Emptoire".
    Pendant ce temps, les autres petits écureuils pédalaient, pédalaient, pédalaient.
    Or donc, Naincolas l'écureuil commandait l'arbre, et personne ne l'aimait, mais les petits écureuils se demandaient : "Qui ? Qui ? Qui d'autre pour gouverner et distribuer les noisettes ? Parce que c'est disette, et que l'écureuil Naincolas ne donne de noisettes qu'à ceux qui en ont plein, pour semer prêtendent-ils, mais leur récolte n'appartient qu'à eux ! Misère, misère ! (car l'autre passion des petits écureuils était de se plaindre de façon un peu théâtrale) Et la Mère Emptoire déclare constamment que Naincolas est méchant, ça nous le savons, mais elle ne révèle pas, si elle a le pouvoir, à qui elle donnera les noisettes ! L'écureuil Lionel, à l'époque, prenait les noisettes aux riches, et heureusement ce n'était pas nous, mais il n'en donnait qu'aux pauvres, et ce n'était pas nous non plus, malheureusement. Maintenant, il est sur un arbuste au milieu de la rivière, il boude."
    Pendant ce temps, les autres petits écureuils pédalaient, pédalaient, pédalaient. 
    L'écureuil Manu dit alors "La mère emptoire est un grand chef, mais elle n'a pas un grand parti ! Il faut cesser de dire que Naincolas est méchant, et dire à qui nous allons donner les noisettes si nous avons le pouvoir ! Créons ! Espérons ! Réfléchissons ! Et discutons avec les autres groupes d'écureuils qui n'aiment pas Naincolas, pour le chasser ensemble et créer une société juste !"
    Pendant ce temps, les autres petits écureuils pédalaient, pédalaient, pédalaient. 
    La mère emptoire se fâcha tout rouge : elle détestait créer, c'était trahir les idées de son papa, elle détestait l'espoir, parce que l'espoir pouvait déboucher sur un mieux, et qu'il fallait que les écureuils restent pauvres et aient ainsi besoin d'elle, et elle craignait les gens qui réfléchissaient, parce qu'ils pourraient avoir facilement de meilleures idées qu'elle, qui en avait peu. Et elle ne voulait pas discuter avec les autres écureuils, parce que par dessus tout elle redoutait de partager un pouvoir qu'elle n'exerçait qu'en rêve. Sauf quand il s'agissait de garder sa branche, parce ce qu'elle n'accordait pas aux autres, elle se l'autorisait volontiers.
    Pendant ce temps, les autres petits écureuils pédalaient, pédalaient, pédalaient.  
    La mère emptoire envoya alors une lettre au petit écureuil Manu, lui disant en substance ceci : 
"Manu, c'est moi le chef, alors tu arrêtes de réfléchir, tu te tais, parce que notre branche, tu l'aimes ou tu la quittes."
    Pendant ce temps, les autres petits écureuils pédalaient, pédalaient, pédalaient.
    Or donc, les petits écureuils se prenaient la tète de désespoir, parce que, de celles qui pouvaient prendre le pouvoir à Naincolas, la Mère Emptoire était méchante et refusait de dire à qui elle donnerait les noisettes, et l'autre, l'écureuil Ségo, passait son temps a courir autour de l'arbre en s'excusant auprès des souris, renards, taupes, blaireaux, sangliers, oiseaux et tortues, qui restaient interloqués, ne comprenant pas de quoi on leur parlait.
    Et pendant ce temps, les autres écureuils, devinez quoi ? Perdu ! Le soir, après le vélo, les écureuils s'arrêtaient, et se livraient à une tradition curieuse : ils descendaient de leur vélo, allaient trouver des écureuils à l'air sévère, et faisaient pipi dans des tubes. Heureusement, ils avaient l'habitude, et s'étaient préparés à cela, sinon, c'eût été miction impossible. Les écureuils à l'air sévère regardaient le liquide, pour voir si les écureuils avaient triché, puis finissaient par secouer la tète d'un air dégoûté. C'était encore raté. 
    Les petits écureuils vélocipédistes pouvaient alors se rendre discrètement dans la forêt pour manger les champignons rigolos qui ne se voyaient pas dans l'urine, avant d'aller en boite danser avec des filles toutes la nuit, et se chamaillaient, parce que chacun prétendait que c'était son tour de gagner la course.
    Tout en dessous, au dessus de la vaste prairie dons les brins desséchés par la chaleur ondulaient doucement sous la brise encore tiède du soir, se trouvait un écureuil particulier : il était lucide, non pas d'une clairvoyance orientée comme peuvent l'être certains, mais doté au contraire d'un douloureux sens de la réalité, qui lui permettait de voir les faits, rien que les faits, une lucidité, en un mot, absolue. Il s'était piqué d'observer la société des petits écureuils, afin de comprendre son fonctionnement et de trouver des idées pour l'améliorer. 
    Il était venu, avait vu et en avait conclu. 
    Il se balançait doucement sous une branche, son petit cou brisé par le nœud qu'il avait lui-même tressé de ses petits doigts fébriles. 

La morale de cette histoire échappe momentanément à son auteur, mais vous êtes libres d'en tirer vos propres conclusions. Bon suaire.    

Note: L'auteur, qui aime parler de lui à la troisième personne, tient à préciser que le titre de cet article est une arnaque, Martine Aubry n'ayant pas rejoint l'UMP, enfin, à sa connaissance, quoique si elle était un agent de Sarkoléon en mission d'infiltration pour couler l'opposition, elle ne s'y prendrai pas autrement, n'est ce pas ? Mais je m'en veux de semer le doute dans vos esprits, ce n'était pas mon but, quoique, le doute n'est il pas la seule manière philosophiquement correcte d'exister ?  Et que le billet suscité n'est pas une virulente incitation au suicide : franchement, regardez votre vie, demandez vous si vous êtes lucide, et posez cette corde, merci.