16 décembre 2009
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Il y avait, dans ma boîte, un porteur nommé Nounours. Enfin, surnommé Nounours. Le genre de gars toujours prét à sortir une petite vanne, un bon vivant, le genre de mec qui mettait de bonne humeur. Et y compris quand on l'avais sur un convoi. Je connais plus d'un maitre de cérémonies, face à un convoi un peu difficile, un cas un peu compliqué, qui a poussé un soupir de soulagement en voyant Nounours débarquer.
Des histoires sur Nounours, j'en ai, on en a tous.
Mais ce soir, je les garderai égoistement pour moi.
Nounours n'en pouvais plus de joie, ces temps-ci, il venait d'apprendre qu'il pourrait prendre sa retraite bien avant ce qu'il croyait, et il projetait déjâ de s'acheter un camping car pour voyager avec sa femme. C'est que Nounours avait eu une vie bien remplie, il avait pas mal baroudé étant jeune, même s'il n'en parlait que peu.
Hier, Nounours est venu travailler, comme d'habitude, puis, le soir venu, il est rentré chez lui, comme d'habitude.
Il s'est assis dans son fauteuil et c'est la que son coeur, ce salaud, a décidé de le laisser tomber.
Ce matin, tout le monde était blême et avait les yeux rouges, aux pompes funèbres.
Nounours est mort. C'est pas juste d'avoir ces deux mots dans a même phrase.