Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.
Il était une fois un arbre ou vivaient de petits écureuils. Les petits écureuilsvivaient en paix et en harmonie, et jamais la moindre dispute n'entachait leur vie agréable et prospére. Un jour, un petit écureuil vint demander de l'aide et un abri : il vivait dans l'arbre d'à côté, qui subissait une guerre sanglante, depuis qu'ils vénéraient le Dieu écureuil, le grand, le miséricordieux. Son prophète était un écureuil sanguinaire, qui conquérait les branches qui ne croyaient pas en sa parole, massacrait ses habitant et la brûlait. L'écureuil aimait les pillages et les enfants écureuils, avec qui il avait des rapports particuliers.
Les habitants de l'arbre en paix observèrent l'arbre voisin, et virent que cela était vrai : les habitants étaient faméliques, et tournaient en rond en récitant la parole de l'écureuil prophète toute la journée. Les femelles écureuils devaient se promener en se cachant derrière des feuilles, afin de ne pas provoquer la colère des mâles.
Les écureuils pacifistes accueillirent bien volontiers le pauvre réfugié, et celui ci s'établit parmi eux, avec le statut particuliers que l'on confère aux survivants, empreint de réserve et de respect.
Le petit écureuil se fit des amis parmi les plus jeunes. Il se mit à les entretenir du prophète, de la sagesse de sa parole, de la paix et de la tolérance et de l'amour que celle ci pourrait leur apprendre. Quand les jeunes s'étonnaient de cette volte-face, l'écureuil répondait que ce qui avait perdu son peuple, c'était le manque de modération. Ici, en ce nouvel arbre, il pourrait établir le royaume du dieu des écureuils, en faisant régner la justice divine.
On vit de jeunes écureuilles sortir de chez elles pudiquement cachées par une feuille. Quand il le leur avait demandé, elles s'en étaient étonnées, mais il leur en avait expliqué la nécessité avec tant de sagesse, leur avait expliqué que tous les maux du monde étaient leur faute, à elles, les femelles, provoquant le désir des mâles, elles, les cratures que le malin n'avait créées que pour mettre à l'épreuve les soumis (car tel était la signification du nom qu'ils se donnaient dans le langage du prophéte) qu'elles s'en furent tète basse, se sentant honteuses et coupables, bien décidées à se racheter et expier la faute impardonnable que constituait leur existence.
A ses disciples, chaque jour plus nombreux, il expliquait que l'arbre devait appartenir au dieu des écureuils, que cela n'était que justice, que leur histoire, leurs lois et leurs coutumes devaient être effacées, car elles étaient le produit d'une culture qui ne connaissait pas le dieu des écureuils, et donc mensonges et blasphèmes. Chacun avait sa tâche à accomplir : les écureuils mâles devaient convaincre, prêcher, terrifier les infidèles. Et ceux dont les voix s'élevaient pour dire qu'ils se trompaient étaient accusés de semer la haine, parce que la religion du dieu écureuil leur était venue d'un autre arbre. Ainsi, ceux dont la vision était juste étaient accusés d'avoir leur jugement obscurci, aveuglé par l'ignorance, et ils étaient mis de côté, méprisés et chassés. Parfois, ceux qui étaient écoutés malgré tout étaient discrètement tués par les disciples du dieu écureuil, parce que, comme le mensonge, il autorisait le meurtre pour contribuer à sa toute puissance.
Les femelles, elles, étaient chargées de crées de nouveaux soldats de dieu avec leur ventre.
Et la moitié de l'arbre fut occupée par les disciples du dieu écureuil. Ils menèrent alors des actions afin de se faire craindre : nuitamment, ils dissimulaient des noisettes explosives dans ls branches occupées par les incroyants, et les morts qui s'ensuivaient semaient panique et désespoir dans les rangs des sans foi.
Enfin, les, chefs des disciples du dieu écureuil allèrent trouver le chef de l'arbre, et lui dirent ceci :
"Désormais, cet arbre appartient au dieu écureuil, et la seule loi qui s'appliquera ici sera sa loi. Implore son pardon, mécréant, et justice te sera faite !"
Mais le chef de l'arbre n'était pas écureuil à se laisser faire. Il sonna l'hallali, et décida, avec les écureuils libres de bonne volonté, de mener la guerre. Il partit donc à l'attaque, et fut surpris de ne se voir opposer aucune résistance. Affamés de vengeance et de colère pour tout ce que les fanatiques du dieu écureuil leur avaient fait subir, ils ne surent réprimer leur colère.
Quand soudain, les écureuils des autres arbres, qui vivaient eux aussi en paix, s'en vinrent et combattirent aux côtés des disciples du dieu écureuil. En effet, ceux ci avaient secrètement envoyés des émissaires, qui tenaient le discours suivant :
"Voyez, les écureuils sans dieu nous massacrent, et nous ne nous défendons pas, car notre dieu est amour et paix, et l'amour et la paix nous voulons" Les autres arbres, émus par cette injustice manifeste, ales aidèrent. Ensemble, ils gagnèrent la guerre. et ils firent le partage : aux disciples du dieu écureuil, les meilleures et plus nombreuses branches de l'arbre, en contrepartie des souffrances subies. Aux mécréants, les plus hautes et misérables, ou ils mourraient de fin et ne deviendraient jamais trop nombreux.
Alors, des disciples du dieu écureuil demandèrent à s'installer dans les autres arbres. Ils étaient, expliquaient ils, trop tristes de contempler les lieux du massacre des leurs. Bien volontiers, ils furent accueillis en victimes héroïques, et l'on fit savoir que le plus grand respect leur était dû.
Alors, tranquillement, ils recommencèrent à prêcher. La forét était grande, mais l'usure du temps leur alliée.