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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 00:00

2708919974 d3c1c60871profilok-copie-1élicitations à tou sles participants à la clôture du jour.

Comme je n'ai ni le temps, ni vraiment d'idées d'article, et que je suis en train de lire, simultanément, non pas un, pas deux, pas trois, mais quatre livres formidables, je vous raconte une petite blague, pour passer le temps.

 

Bon, alors c'est Robert, il va rendre visite à son meilleur copain à l'hôpital. Ce dernier est plutôt mal en point. Alors qu'il essaie de faire la conversation, son copain commence à étouffer, la fin semble proche, alors le mourant fait signe qu'il voudrait de quoi écrire. Il griffonne quelques mots, donne le papier à Bob, et meurt. Bob, trop ému pour lire le papier, le glisse dans sa poche.

Vient le jour de l'enterrement, et Bob, en larmes, se lève pour dire quelques mots à l'église. Tout le monde est la. Famille, amis. Alors Bob dit ''Voilà, il m'a donné un mot avant de mourir. Je vais vous le lire et le découvrir en même temps que vous...'' il sort le papier, prend une grande inspiration, le déplie et lit d'un coup ''tire ton pied de mon tuyau d'oxygène''.

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 00:00

2708919974 d3c1c60871profilok-copie-1élicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Les deux obsessions les plus communément partagées sont le sexe et l'argent, il suffit pour s'en rendre compte de regarder les statistiques de recherche par mots clefs sur les moteurs. Que l'on pratique l'un ou pas (et seul devant son écran, ça ne compte pas) et qu'on possède l'autre ou pas (la possession d'une quantité suffisante du second pouvant aider à la pratique du premier), ces deux sujets sont les mamelles de la société humaine, quelle que soit sa culture , à l'exception faite d'une centaine, deux cent individus à tout casser, pour qui ''civilisation'' signifie « Ils vont encore démolir ma forêt pour construire une route ».

Suivent ensuite d'autres sujets de préoccupation en vrac, comme les bagnoles, le football, la politique, le djihad. Le ''bonheur'' n'apparaît même pas dans les mille premiers sujets les plus recherchés sur le web. Je suis ravi de savoir que tout le monde semble en posséder une quantité suffisante.

Il existe pourtant un sujet, si obsessionnel qu'il concerne TOUT LE MONDE, sans aucune exception, et si tabou qu'on ne trouve que très peu sa trace sur le web. Ce sujet, c'est la mort.

Il y en a différents types : la mort propre, la mort sale, et la différence entre les deux est très bien expliquée dans des articles précédents, et le sera encore mieux expliquée dans mon livre à paraître chez (inscrivez ici le nom du premier éditeur à me signer), la mort à laquelle on s'attendait et celle qui vous tombe dessus comme ça, voire la mort espérée et la mort importune.

Puis il y a la mort que l'on souhaite, parce que ses souffrances, physiques ou métaphysiques, sont par trop intolérables, ou tout simplement parce qu'on vient de prendre conscience de la vacuité de la vie, ou que Martine Aubry a réellement une chance d’être élue en 2012. L'on souhaite en finir, et l'on envisage le suicide.

Loin de moi l'idée de vous encourager et encore moins de vous juger. D'un côté, je dirai juste ''pensez à vos proches'', parce que, croyez moi, j'en ai vu un paquet, des familles ou des amis brisés par un suicide, c'est une sordide réalité, et d'un autre côté, nous sommes beaucoup trop nombreux sur terre, alors, hein...

Bon, vous avez décidé d'en finir. Quelle méthode choisir ? Il en existe une flopée, toutes plus nulles les unes que les autres. Je vais en démolir quelques unes, avant de vous livrer la mienne, imparable.

Excluons d'emblée le poison : il est difficile à se procurer, extrêmement douloureux, et ça vaut pour tous, et une prompte intervention des secours vous permettra de vous en sortir, avec des séquelles certaines, et désagréables. Au mieux, vous passerez le reste de votre existence en dialyse. Pareil pour les médicaments : le seuil de létalité est dur à atteindre, et les séquelles,en cas d'interruption, sont elles aussi irréversibles.

Les armes à feu ? Encore pire. Vous tenez absolument à passer le reste de votre vie à fixer le plafond d'un hôpital, dont le morne paysage ne change qu'une fois tous les quinze ans, lorsqu'on le repeint ? Vous aimez tant que ça les légumes de votre jardin, pour partager leur existence ? Les suicides par arme à feu fonctionnent beaucoup moins souvent qu'on ne le dit. A moins que vous ne sachiez fabriquer une balle Dum-dum, mais la encore le résultat n'est pas garanti.

Sauter d'un pont, d'un immeuble, d'un airbus en vol ? Excluons d'emblée l'Airbus : les personnels naviguant sont systématiquement opposés au suicide, qui implique l'ouverture en vol des portes, et un inconfort certain pour les autres passagers. Les ponts ? Les immeubles ? Risqué. Outre le risque de rester para ou tétraplégique, vous avez également la possibilité de vous retrouver avec l'équivalent de vie intérieure d'un cucurbitacée. Sans compter la chute. Je suis formel, au vu de la position des corps à l'arrivée : cent pour cent des gens que j'ai été ramasser qui avaient sauté de quelque part avaient changé d'avis en chemin.

Le gaz ? Mais, sans vouloir vous vexer, vous êtes un enculé de bâtard de fils de pute ! Donc, du moment que vous mourez, vous vous fichez du fait d'entraîner vos voisins dans la mort, en cas d'explosion ? Et puis le gaz provoque des congestions cérébrales, donc, une fois de plus, si vous vous loupez, non seulement vous vous retrouverez toujours avec des séquelles irrémédiables, mais en plus, avec une sacré putain de facture à payer, au prix du marché pour le gaz de ville.

La corde ? Ah oui, formidable, la pendaison : pendant que vous sentez votre nuque se tendre jusqu'au point de rupture, vous étoufferez lentement, avec en plus, si vous êtes un homme, une érection comme jamais vous n'en aurez eu dans votre vie, sans possibilité d'en profiter, puisque vous essaierez, avec vos petits doigts gourds, de desserrer la corde pour chercher de l'air. Se louper ? Possible. Les séquelles ? Si vous avez la chance de ne pas vous être brisé la nuque, le manque d’oxygène au cerveau vous handicapera fortement, au point que la Roue de la Fortune serait pour vous une émission d'une intellectualité inaccessible.

Il y en a d'autres. Tous sont nuls, douloureux, présentent des risques d'échec importants, laissant la place à des séquelles qui vous pourriront encore plus la vie.

Faites confiance à un professionnel. Il y a une méthode qui est radicale, efficace à cent pour cent, sans que vous puissiez vous louper ou que quelqu'un puisse vous en empêcher. Ou la trouver ? Partout. En accès libre et gratuit. Comment s’appelle cette petite merveille ? La vie. Si vous êtes suffisamment patient, la vie vous tuera aussi sûrement que... Que rien, d'ailleurs. Il n'y a rien d’aussi fiable. Garanti, satisfait ou remboursé.

Sur ce, je vous laisse, je suis fatigué à cause de tous les soucis que vous me donnez.

 

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PS : je sais qu'il se trouve, parmi mes lecteurs, un ou deux non comprenant. Ceci est, bien entendu, de l'humour, peut être pas très bon, peut être de mauvais goût, mais c'est un autre débat. Ceci dit, inutile d'essayer d'empêcher la vie de vous tuer : vous êtes foutus d'avance.

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 00:00

2708919974 d3c1c60871profilok-copie-1élicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Je méprise la mode. La mode, c'est le triomphe de la connerie du plus grand nombre sur l'individualité pensante. La mode est le meilleur moyen de transformer un peuple en troupeau de moutons prêts à l'abattoir.

Mais parfois, la curiosité l'emporte.

Ainsi, après avoir vu tant de sujets à la télévision, lu tant d'articles dans les journaux, et après avoir été assailli par tant d'affiches vantant ses mérites, je me suis décidé, une fois dans ma vie, à essayer le poker.

Le poker est un jeu de cartes. Il me semble important de vous préciser une chose à propos de ma relation avec les jeux de carte : plantez-m'en un en main, et je me met instantanément à m'ennuyer. Jeux de cartes et Scrabble sont pour moi synonymes d'ennui mortel. C'est vrai, quoi, merde, on joue quand au Scrabble ? Le dimanche après midi, quand le temps dehors est trop moche pour aller se promener, que les magasins sont fermés, qu'il est trop tard pour manger et trop tôt pour le café, qu'on est dans une maison loin de tout ou l'on ne peut trouver aucun livre, et qu'une panne de courant nous prive de Drucker à la télé.

Oui, entre le Scrabble et Drucker, je choisis Drucker, c'est dire.

Bref, le poker, et les cartes en général, pour moi, c'est pareil.

Donc, je me rendis un soir, à l'instigation d'un ami, à une table de Poker, ou quatre maîtres internationaux se proposaient de m'initier à l'art délicat de battre le carton.

Ils m'expliquèrent rapidement les règles, et je m’ennuyai déjà. Toutefois, j'écoutai poliment les explications, bien déterminé à tenter une fois ma chance, mourir idiot faisant partie de mes craintes.

La partie commença. Les maîtres m'avaient rapidement expliqués les règles, puis avaient décrété, devant mon air torve, que le meilleur moyen d'apprendre, c'était pratiquer.

Nous étions assis, autour d'une table, dans l'arrière boutique d'un réduit borgne dont les murs lépreux suintaient l'ambiance lourde des polars bon marché.

Assis à côté de moi, mon coach personnel, Maître Raymond. Maître Raymond avait été uns star du football,un génie précurseur, et donc incompris, de l'art conceptuel de la défaite dé-panachée. Il voulait faire du théâtre, en réalité, mais son père l'inscrivit péremptoirement au football, tant il craignait, à l'époque, que son rejeton se transformât en invertit errant en collants sur des plateaux de films de capes et d'épées. Il haïssait les films de jean Marais. Maître Raymond avait fait contre mauvaise fortune bon sœur, rejouant soir de match après soir de match des tragédies sur la défaite et l'humiliation. Las ! Son public ne comprenait rien à son art.

La mission de maître Raymond était simple : assis à côté de moi, il désignait silencieusement les cartes que je devais jouer, sans commentaire ni explications. Le reste du temps, il lisait un livre d'Elisabeth Teissier.

Le premier de mes adversaires était Maître Patrick. Acteur sans charisme, chanteur sans voix, il s'était retrouvé assis sur un paquet de millions qu'il étais soucieux de faire fructifier. Devenu champion du monde de poker sur un malentendu, un tirage favorable combiné à une épidémie de gastro entérite foudroyante chez ses adversaires à laquelle il avait échappé, parce qu'il avait déjà mangé des moules-frites la veille et ne voulait pas prendre deux soirs la même chose, il avait profité de cette image pour acheter quelques sociétés de jeu en ligne.

Il venait de poser une quinte flush sur la table, ou un truc du genre.

Le deuxième de mes adversaires était maître Bruno. Acteur sans rôles, peut être grillé par manque de sérieux ou à cause de ses fréquentations, un ancien présentateur d'émission musicale s'était installé dans une roulotte et se prétendait manouche alors qu'il était Breton, il cachetonnait dans des publicités et dilapidait ses quelques gains dans des parties effrénées. Il venait toutefois de se permettre un sourire, qui avait illuminé ses petits yeux inquiets, et semblait avoir une combinaison intéressante.

Le troisième adversaire était Maître Machin. Si, vous savez, maître Machin, la, on l'a vu dans Navarro, il faisait le méchant, et on l'a vu dans Julie Lescaux, il faisait le méchant, puis il est parti aux states faire carrière, il a joué dans les experts, mais si, vous savez, il jouait un cadavre sur une table d'autopsie, c'est celui, quand on le voit à la télé, on le reconnaît de suite : « Mais c'est machin ! Putain, ou est ce que je l'ai vu, lui, déjà ? »

Maître Machin avait abattu son jeu sur la table, l'air déçu.

C'était à moi. Je me tournai vers Maître Raymond, mais il semblait occupé à dresser le profil astral des enfants de l'école de son fils, pour savoir quel rôle distribuer à qui dans la pièce de théâtre de fin d'année. Je n'avais pas à cœur de le déranger.

Il fallait que je fasse mes preuves. Montrer que j'avais compris. Bon, qu'est-ce que j'étais censé faire, déjà ? Si seulement je m'emmerdai pas autant, je pourrai me concentrer. Je me plongeai dans les cartes, les fixant une à une, et peu à peu, un souvenir se fit.

Je relevai la tête. Fixai d'un regard glacial chacun de mes adversaires, à tour de rôle. Même Maître Raymond s'était détourné de sa tâche, et me fixait avec intensité. Le suspens était à son comble. Qu'allait dire leur Padawan, le jeune requiem29 ?

Dans un effort surhumain, je maîtrisai les tremblements de ma voix, et annoncé :

« Dans la famille de Pique, je demande le père ! »

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 00:00

profilok-copie-1Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Or donc, il est temps de conclure cette saga financière, qui parle de l'argent des pompes funèbres, en posant la question, « les pompes funèbres sont elles trop chères ». Je sais : ça semble un peu redondant. Mais je le répète, des fois que les 70 personnes qui ont cessé la lecture en cours de route reviennent. C'est marrant, ça, quand ''Capital'' Ou ''France Soir'' fait un dossier sur « les croque-morts sont des voleurs », ils gagnent des lecteurs, et quand Croque-Morts Magazine fait un dossier pour dire l'inverse, il en perd. Amer, moi ? Oui, peu être un peu.

Ce qui pêche, je pense, c'est que les pompes funèbres sont un passage obligé, dans une certaine mesure, et qui survient dans un moment pénible.

Ce n'est pas obligatoire du tout. La seule chose obligatoire, c'est un cercueil. Il doit répondre à un certain nombre de normes, notamment l'épaisseur, et disposer d'un certain nombre d'équipements, le bac étanche au fond, par exemple. C'est pour ça qu'il est plus cher qu'un meuble Conforama ou Ikea. Si vous voulez le transporter, il vous faut un véhicule agréé, ca se loue, pas de soucis. Au cimetière, rien ne vous empêche de creuser vous-même la sépulture, renseignez vous sur la législation, c'est tout.

Vous pouvez tout faire vous-même, rien ne vous oblige à passer par une boîte de pompes funèbres.

Certes, à ce prix la, vous n'aurez pas de toilette, d'habillage, pas de convoi, vous ferez vous même la mise en bière, vous devrez passer des jours à lire Dalloz pour être sûr de ne rien oublier, d'avoir tout bien fait.

Vous vous débrouillez seul.

Peut être voulez vous mieux pour la personne que vous aimez ? Peut être voulez vous vous consacrer à votre travail de deuil, pendant qu'un professionnel prend soin de son corps, s'occupe des démarches administratives, effectue une cérémonie digne, crée un véritable lieu du souvenir, prend en compte la psychologie de votre deuil en prêtant une oreille attentive et prodiguant des conseils avisés ? De telles personnes existent. Ils s'appellent des croque-morts.

Ils font tout ça, et plus encore. Ils vont chercher les morts encore chauds sur les lieux des accidents de la route, ils vont chercher les morts grouillants de vers et de pourriture dans les taudis ou la société les a oubliés, ils vont ramasser les morceaux de cadavre de celui qui s'est jeté sous le train. Ils vont mettre en bière des corps infectés par des maladies contagieuses, staphylocoque, exposés parce que le personnel hospitalier, pour qui ils ne sont que des charognards, n'a pas daigné les prévenir de la dangerosité du corps.

Ils vont se mettre en quatre pour faire une belle cérémonie à une famille qui ne daignera pas payer sa facture, ils vont faire les tâches les plus ragoûtantes, les plus salissantes, se confronter chaque jour au pire de ce que la société a a offrir, et lire ensuite dans des revues sur papier glacé des articles écrit par des bobos suréduqués qui les traitent de voleurs. Ils vont faire tout ça, et plus encore, et continuer d'aimer leur métier. Même si, certains jours, ils se demandent franchement pourquoi.

Ce n'est pas un loisir effectué par quelque dilettante. C'est un travail, qui demande des compétences et de l'attention. Et tout travail mérite salaire, non ?

Certes, certains gagnent bien leur vie. Je parle de patrons, la. Mon salaire, vous le connaissez, je l'ai dit dans un des article, vous n'avez qu'à relire.

Et ? Si un patron de pompes funèbres gagne sa vie, c'est que sa boîte bosse beaucoup. Si elle bosse beaucoup, c'est qu'elle bosse bien. Nous ferons une exception des petites brute dont j'ai parlé il n'y a pas si longtemps et qui se comportent comme si elles avaient le monopole.

Il ne devrait pas gagner de l'argent parce qu'il fait bien son travail ? Personne ne vous oblige à aller chez lui. On me parlai l'autre jour d'un collègue qui a une piscine dans son salon. Si ça vous dérange d'aller vous faire enterrer par un gars qui a une piscine dans son salon, une simple consultation de Google vous informera qu'il a dix concurrents dans un rayon de douze kilomètres. Vous êtes libre du choix de votre entreprise de pompes funèbres, c'est la loi. Vous n'avez pas de voiture ? Appelez les, ils viendront chez vous, ou à l'hôpital. Ils refusent de se déplacer ? Laissez tomber, c'est des cons, appelez en d'autres.

Vous protestez contre la facture ? Je ne vois pas pourquoi. La loi oblige une entreprise de pompes funèbres à vous présenter un devis ''loyal et détaillé'' avant de vous faire signer un bon de commande. Qui vous empêche d'aller faire des devis chez les Croque-Morts du coin ? Inutile de vous déplacer, demandez le en ligne, ils ont tous leur site internet. Et vous n'êtes tenus de régler sur la facture que ce qui est conforme au devis. Pas de mauvaise surprise à attendre de ce côté la.

Vous trouvez injuste et misérable que les gars gagnent de l'argent sur le dos de la peine des gens, malgré tout ? Je peu vous comprendre. Etre d'accord avec vous, camarade communiste, jamais, mais vous comprendre, oui. Tiens, moi je trouve dégueulasse, par exemple, que les maisons de retraite ou en entasse les vieux dans des conditions parfois déplorables, appartiennent à des actionnaires qui touchent des dividendes royaux sur le dos des vieux. Demandez à Zinedine Zidane ou il a investi son fric, et combien ça lui rapporte.

Et je trouve aussi trop élevé le salaire des obstétriciens. C'est vrai, quoi : 8000 Euros par mois pour faire des accouchements, c'est abusé. N'importe quel pompier bénévole doit savoir le faire. Plaît il ? Vous êtes quand même plus rassurés de savoir que tout se déroule dans une salle stérile, et puis, il a fait des sacrifices, de longues années d'étude ? C'est vrai.

L'entrepreneur aussi a fait des sacrifices. Ses nuits, ses week-ends, à aller patauger dans le cadavre, il a investi tout ce qu'il avait dans un corbillard, un TSC, un funérarium. Il a embauché des gars, a dépensé des milliers d'euros pour leur formation.

Simplement, la ou l'obstétricien est celui qui recueille l'admiration et la gratitude des jeunes parents, le croque-morts recueille la peine et la colère parfois de ceux qui ont perdu un proche. Alors que la naissance sera payée par la sécurité sociale, la facture des pompes funèbres sera payée par vous, avec 19.6 % de TVA.

Certes, l'obstétricien a un risque, si ça se passe mal, il peut avoir un procès. Race que vous croyez que le croque-morts, lorsqu'un convoi se passe mal, peut déterrer votre grand-père et vous dire qu'on recommencera demain ? Si la facture des Croque-Morts semble toujours trop élevée, il n'y a pas de chiffre assez grand pour le préjudice moral, selon les famille, quand ça va mal.

Si les pompes funèbres sont mal vues, dites vous bien une chose : ce n'est pas parce qu'ils sont juste une bande de salauds cyniques qui se font des couilles en or sur le dos de la peine des gens. C'est parce que vous avez un problème avec la mort, parce qu'on touche à un tabou.

Posez vous une question, une seule : si vous aviez le choix, feriez vous mon job ? Et une autre : et si, du jour au lendemain, il ne se trouvait plus personne qui accepte de faire le boulot, qu'est-ce qui se passerait ?

Je sais que la plupart d'entre vous se croit capable, soyez franc, de faire le boulot, parce qu'ils ont vu des autopsies à la télé, dans ''les experts''. Je me marre. Et je sais que, quoi que je dise, je n'arriverai pas à vous convaincre que chaque euro que vous donnez à un croque-morts honnête (il en existe des pourris, je ne l'ai jamais nié) est justifié.

Mais je continue malgré tout d'aimer mon travail.

Mais je me demande bien pourquoi.

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 00:00

profilok-copie-1Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Nous avons vu, dans l'article d'hier, deux différents types de devis pour les mêmes obsèques. Plusieurs centaines d'euros les séparaient à prestations identiques. Pourquoi ? Eh bien, la réponse est simple : ça dépend à qui vous avez affaire.

Distinguons deux sortes d'entreprises de pompes funèbres. Ceci est très schématique : il en existe en fait plus que ça, mais, grosso modo, elles se rapprochent toujours plus ou moins de ce descriptif.

Premier type (auquel appartient le devis 1 d'hier) : le grand groupe national.

Le meilleur exemple est l'opérateur funéraire numéro 1 sur le marché. Ici, il s'agit d'une seule et même société, les boutiques sont des filiales, il existe plusieurs niveaux hiérarchiques, et tous aboutissent à une seul et unique siège, sur lequel est assis un directeur nommé par un conseil d'administration. En dessous de lui, un numéro 2, un numéro 3, quelques directeurs de services, des chefs de services, puis des directeurs de régions, qui chapeautent dans les faits quatre ou cinq régions chacun, des directeurs de secteurs, qui gèrent grosso modo un département, des directeurs de marque, qui gèrent plusieurs agences, et ensuite, on se retrouve soit avec un directeur d'agence, qui va être au contact des assistants funéraires, soit au directeur technique, qui va être au contact des thanatos, porteurs, etc... soit un directeur de centre serveur marbrerie, qui s'occupera des marbriers.

En gros, si vous partez du chef, vous serez passés par une dizaines de paliers hiérarchiques, chacun comptant entre dix et cinquante personnes, avant de tomber sur un gars qui fait effectivement un boulot de croque-morts.

L'échelle des salaires est inverse : si l'on prend un salaire de base moyen de 1100 euros net pour un assistant funéraire ou un agent de funérarium, on peut le multiplier par deux à chaque fois qu'on grimpe un échelon. Traduction : mois vous êtes productif sur le terrain, plus vous êtes payés. D'un point de vue hiérarchique, cela signifie aussi qu'un petit comptable qui fait ses sept heurs à Paris sera apte à donner des ordres à un croque-morts qui gagne la moitié de son salaire et doit rester disponible sept jours sur sept, et du travail de qui dépend le salaire du comptable sus cité.

Ce genre de groupe est un grand bateau ivre : chacun, au siège, établit un certain nombre de procédures pour se simplifier la vie, qui doivent être appliquées sur le terrain. Au niveau opérationnel, les croque-morts se voient donc affublés de tout un tas de notes de services, parfois aberrantes, qui phagocytent jusqu'à la moitié de leur temps de travail. Pour que ce genre de groupe soit apte à ètre dirigé depuis une seule entité, de surcroit, les tarifs et procédures sont uniformisés. D'une station balnéaire très riche du sud de la France à une ville ouvrière du Nord, les tarifs et les cérémonies sont les mêmes.

Le groupe est par ailleurs propriétaire de sa propre usine de cercueils. Ce qui peut sembler être un avantage pose un problème de lenteur : lorsque la gamme est dépassée, le temps d'étudier de nouveaux modèles, de les agréer, de vérifier faisabilité, rentabilité etc... Il faut trois ans entre le moment ou quelqu'un se dit « tiens, et si on changeait une peu la gamme ? » et le moment ou les nouveaux modèles sont disponibles en agence. Un artisan, il lui suffit d' écluser son stock et de trouver un nouveau fournisseur, soit moins d'un mois.

Il faut donc, sur la facture, gagner de l'argent pour couvrir les frais, payer les salaires, non seulement des croque-morts, mais aussi de touts les administratifs, directeurs, adjoints, etc... Leurs voitures de fonctions, les bâtiments pour abriter tous ces gens-la. Et il faudra qu'il en reste assez pour satisfaire les actionnaires. Tout est géré , on pas comme une entreprise de pompes funèbres locale, qui avant tout surveille sa réputation, mais comme un centre de profit, qui considère que l'information principale est sa rentabilité.

Une telle structure ne présente, bien entendu, pas que des inconvénients. Elle possède sa formation interne, et je sais pour en sortir, que lorsqu'on a été formé chez eux, c'est un sésame qui ouvre bien des portes. Elle possède aussi une logistique impressionnante. Lorsqu'un avion s'écrase, qu'on a besoin de monter une chapelle ardente, un funérarium avec des thanatos apte à aider les légistes pour les prélèvements destinés aux identifications, une centaine de véhicules équipés pour les transports de corps, quelques centaines de porteurs pour s'occuper des défunts, de dizaines d'assistants pour gérer les formalités de rapatriements, et qu'on en a besoin tout de suite, inutile de réfléchir : c'est eux qu'il faut appeler. Cinq heures plus tard, tout est en place et parfaitement opérationnel.

Les deux inconvénients majeurs sont, pour la société elle-même une lenteur prohibitive, et pur le client, des coûts très élevés, qui n'existent pas ailleurs et ne lui confèrent aucun avantage particulier en contrepartie.

Second type : l'indépendant.

Variante un : le gros indépendant.

Il existe deux genre d'indépendants. Le premier, c'est le gros indépendant. Il est seul, parfois avec un ou deux associés, souvent en famille, il possède plusieurs boutiques sur un secteur géographique précis, souvent rural. Son modèle ne fonctionne pas en ville. Il est implanté sur le secteur, les gens ne connaissent que lui. Il est réactif, prend les décisions immédiatement, peut s'adapter à tout, tout en possédant un potentiel commercial suffisant pour obtenir de très bonnes conditions de ses fournisseurs.

Il ne craint pas la concurrence : s'implanter sur une partie de sa zone ne serait pas viable, parce que cela ne représente pas assez d'activité pour faire vivre deux sociétés. La seule solution serait de venir occuper toute sa zone de chalandise, ce qui représente des moyens financiers que peu ont, et pour une rentabilité sur du trop long terme.

Il peut alors choisir deux attitudes : honnête ou salopard.

Le salopard profite qu'il est seul pour s'en mettre plein les poches. Il augmente les tarifs des cercueils lorsqu'il a envie de changer sa Mercedes. Les gens vont chez lui uniquement parce que les autres sont loin. Son espérance de vie est moyenne : le jour ou un concurrent plus combattifs que les autres décide de venir s'implanter chez lui, le glas sonne pour le salopard : les familles sauteront sur l'aubaine.

L'honnête travaille bien, à un tarif raisonnable. Il connaît le monde, a enterré le père et enterrera le fils, Lorsqu'un concurrent vient s'implanter chez lui, il va se présenter en emmenant le champagne, et lui souhaitera sincèrement bonne chance. Lorsque son concurrent mettra la clef sous la porte, il rachètera son matériel à bas prix.

Il a tendance à bien payer ses employés : les former coûte cher, il doit donc s'assurer de les garder longtemps, et, en cas de pépins, doit pouvoir s'appuyer sur des gens compétents et fidèles, capables de faire tourner la boutique sans lui.

Les deux connaissent en général la même fin : ils vendent leur société au grand groupe national, et filent avec leur gros chèque couler des jours paisibles au soleil.

Variante deux : le petit indépendant.

Il a du mal à exister, il a du mal à vivre, au début. Il ressemble au gros indépendant sans la situation de quasi monopole. Lui aussi est réactif, mais a peu de moyens logistiques ou de négociations. Il doit aussi s'appuyer sur des employés fidèles, et donc les rémunérer correctement, pour les mêmes raisons. Il n'a pas le choix : ses armes sont des tarifs raisonnables, voire franchement bas par rapport aux autres, et une compétence sans faille. Jour et nuit, sept jours sur sept, il a son téléphone avec lui, et saute de son lit pour aller chercher un corps. Il sait qu'il lui faut faire six ou sept convois pour gagner de quoi payer ses charges, et après, seulement, il pourra espérer se verser un salaire.

Il sait que pour continuer, il devra grossir, acheter encore et toujours plus de matériel, renouveler l'ancien, continuer à s'endetter. Si sa réputation est bonne, alors il pourra gagner assez d'argent pour s'offrir une belle voiture et une piscine dans son jardin, mais qu'il suffit d'un seul faux pas, un convoi raté, un entrefilet dans le journal, pour ruiner sa notoriété et couler sa boîte.

Les gens viennent chez lui parce qu'ils savent qu'ils auront du bon boulot pour pas cher.

 

Bon, j'en vois, des collègues professionnels, qui font des bonds sur leur chaise. Comme je le dis, c'est de l'archétype. Et qu'en est il des franchisés ? Je les classe dans les indépendants. Première ou seconde catégorie, c'est selon les cas.

Mais vous, clients lambda, dites vous bien une chose : les pompes funèbres ont un coût. La gratuité n'est possible qu'aux prix de sacrifices que vous n'êtes pas prêts à consentir. C'est ce que nous verrons demain, dans la conclusion.

Mais dite vous que si certains sont chers, c'est qu'ils en ont les moyens. Soit parce qu'il n'y a qu'eux, mais dans ce cas la, pourquoi n'appelez vous pas plus loin ? Il se trouvera toujours un confrère prêt à se déplacer, soit parce que VOUS pensez que la petite boutique pas chère, ça cache quelque chose, alors que cette grande enseigne nationale que vous avez soit vu dans la publicité à la télé avant Derrick (ou les ''Feux de l'amour'') ou que vous connaissez depuis tout le temps parce qu'avant, c'était la régie municipale, sont les seuls à faire du bon boulot. Dans ce cas, et seulement lorsque vous aurez imprimé que les pompes funèbres sont un service qui se paie, vous pourrez peut être enfin comprendre que le seul responsable d'une facture trop élevée, c'est vous, et uniquement vous.

 

(à suivre... une dernière fois)

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 00:00

profilok-copie-1Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Pour poursuivre cette passionnante série sur l'argent des pompes funèbres, et à ce propos, je vous suis vraiment reconnaissant de ne pas ronfler trop fort, je vais vous faire un devis. Pardon, l'habitude.

Nous allons partir du cas suivant : Un décès survenu à l'hôpital, la famille souhaite le transfert du corps vers un établissement funéraire, des soins de conservation, un cercueil moyen de gamme plutôt destiné à la crémation, une cérémonie religieuse, suivie d'une crémation, et le dépôt de l'urne dans une case de colombarium achetée pour l'occasion. Le cas se situe en province, plutôt dans la partie nord. La famille a opté pour une urne en granit massif, destinée à durer dans le temps. Elle a acquis la case de colombarium pour une durée de 15 ans. Elle souhaite faire graver la plaque.

Pour le choix des tarifs, j'en ai sélectionnés plusieurs. C'est un mix entre les grilles tarifaires de différentes sociétés, exclusivement de grandes enseignes connues au niveau national. On est dans la fourchette des prix pratiqués, en semaine, aux heures ouvrables (compter une majoration pour les Horaires non Ouvrables, ou HNO, de l'ordre de 50 pour cent, à savoir les dimanches, jours fériés et heures de nuit).

 

Exemple 1

Frais de dossier/démarches administratives avant obsèques : 240 E

TSC (Transport Sans Cercueil) : 270 E

Housse biodégradable pour transport de corps : 18 E

Admission et séjour à la maison funéraire : 340 E (forfait sans limite de durée)

Sois de conservation : 380 E

Cercueil : 1550 E

(Correspondant à un cercueil mouluré verni en pin massif, équipé d'un bac, de quatre poignées en résine, d'un capiton avec oreiller et linceul, d'une plaque d'identification, d'une croix et de cache-vis)

Mise en bière au moment du convoi : 80 E

Véhicule funéraire : 280 E

Trois porteurs au convoi : 270 E

Maître de cérémonies : 170 E (A la remise d'urne)

Ouverture/fermeture d'une case de colombarium : 120 E

Gravure : 12 E/ Lettre, soit 15 lettres et 8 chiffres (années naissance, année décès) en caractères Romains dorés : 276 E

Urne granit : 240 E

Total des prestations fournies par l'entreprise : 4234

Frais tiers avancés par l'entreprise pour votre compte :

Vacation de police : 20 E

Eglise : 120 E

Parution dans le journal (une parution dans l'Est Républicain édition 54 ou le Télégramme sur le Finistère, par exemple) : 200 E

Crémation : 680 E

Achat d'une case de colombarium pour une durée de 15 ans : 450 E.

Total des frais engagés pour votre compte : 1470 E

Soit un total général des obsèques : 5704 Euros TTC

 

Exemple 2

Voici le même cas chez un entrepreneur indépendant. Nous savons opté pour deux cercueils et deux urne similaires

Frais de dossier/démarches administratives avant obsèques : 50 E

TSC (Transport Sans Cercueil) : 100 E

Housse biodégradable pour transport de corps : 47 E

Admission et séjour à la maison funéraire : 340 E (forfait sans limite de durée)

Sois de conservation : 369 E

Cercueil : 770 E

(Correspondant à un cercueil mouluré verni en pin massif, équipé d'un bac, de quatre poignées en résine, d'un capiton avec oreiller et linceul, d'une plaque d'identification, d'une croix et de cache-vis)

Mise en bière au moment du convoi : 0 E

Véhicule funéraire : 128 E

Trois porteurs au convoi : 220 E

Maître de cérémonies : 128 E (A la remise d'urne)

Ouverture/fermeture d'une case de colombarium : 60 E

Gravure : 9 E/ Lettre, soit 15 lettres et 8 chiffres (années naissance, année décès) en caractères Romains dorés : 207 E

Urne granit : 240 E

Total des prestations fournies par l'entreprise : 2659

Frais tiers avancés par l'entreprise pour votre compte :

Vacation de police : 20 E

Eglise : 120 E

Parution dans le journal (une parution dans l'Est Républicain édition 54 ou le Télégramme sur le Finistère, par exemple) : 200 E

Crémation : 680 E

Achat d'une case de colombarium pour une durée de 15 ans : 450 E.

Total des frais engagés pour votre compte : 1470 E

Soit un total général des obsèques : 4129 Euros TTC

 

Pour info.

Salaire moyen d'un porteur dans l'entreprise à l'exemple 1 : 996 E net:mois pour 152 heures.

Salaire moyen d'un porteur dans l'entreprise à l'exemple 2 : 1300 E net/ Mois pour 152 heures

Salaire moyen d'un assistant funéraire entreprise 1 : 1180 E net/mois.

Salaire moyen d'un assistant funéraire entreprise 2 : 1800 E net/mois.

Salaire moyen d'un maître de cérémonies entreprise 1 : inexistant. Le maître de cérémonies est un porteur lorsque l'assistant n'est pas disponible. La société juge le poste inutile.

Salaire moyen d'un maître de cérémonies entreprise 2 : à prix d'or, jusqu'à 1800 Euros net/mois pour un débutant. Coordinateur du convoi, intermédiaire avec la famille, il est considéré comme jouant le rôle le plus important.

Pour info subjective :

Commentaire sur devis montré au responsable de l'entreprise 1 : « Une petite affaire. Pourquoi vous n'avez pas vendu (suivent les nom de dix produits totalement dispensables pour le client mais à forte marge) ».

Commentaire sur devis montré au responsable de l'entreprise 2 : « Beau devis ! J'espère que tout ira bine sur le convoi. »

Pour info à caractère publicitaire :

Prix d'une dispersion des cendres en mer, avec mise à disposition d'un skipper, sur un trimaran de 12 mètres, pouvant accueillir 12 personnes, salon à disposition de la famille, avec collation (café, jus de fruits, gâteaux, fraises de Plougastel) dans l'entreprise 1 : « T'emmerdes pas avec ça, commence pas à habituer les familles à ce genre de trucs, après c'est la porte ouvert à tout, t'imagines le temps passé pour gagner quoi ? C'est pas rentable ».

Prix d'une dispersion des cendres en mer, avec mise à disposition d'un skipper, sur un trimaran de 12 mètres, pouvant accueillir 12 personnes, salon à disposition de la famille, avec collation (café, jus de fruits, gâteaux, fraises de Plougastel) dans l'entreprise Pompes Funèbres Civiles, appartenant au type 2 : 350 Euros.

 

Demain commentaire et explication des différents types d'entreprise, d'un point de vue structurel.

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 00:00

profilok-copie-1Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Comme je le disais hier, il y a deux chiffres importants à retenir. Le premier, nous l'avons traité, et le deuxième concerne un bon cinquième de la facture.

En effet, si il y en a un qui s'en met plein les poches, sans moufter et malgré la législation européenne, raison pour laquelle il se voit traduire en justice, c'est l'état. Ce qu'ile est important de savoir, c'est que seul les transports de corps sont soumis au taux réduit de TVA (ce qui représente, selon les cas, moins de 10 pour cent du montant total de la facture) le reste des prestations se voyant taxé à 19.6 %.

Note : j'en vois d'ici qui s'exclament déjà « salaud de Sarko ». Cet état de fait perdure depuis 1992. Sauf erreur de ma part, la gauche a été au pouvoir, entre temps. Ce n'est pas une question politique partisane, donc. Ceci posé, poursuivons.

Ce qui est gonflé, c'est que la TVA est au taux normal y compris pour des équipements obligatoires. Que l'on taxe les soins de conservation, qui peuvent être considérés comme du luxe, c'est un autre débat, mais que l'on taxe le cercueil, qui représente, proportionnellement, la partie la plus importante de la facture, plein pot, si j'ose dire, c'est un tantinet fort de café.

Pour info, d'autres pays, comme certains états américains ou la plupart des pays du Maghreb, par exemple, considèrent le cercueil comme facultatif. C'est encore un autre débat. Mais c'est quand même typiquement Français que de vouloir imposer un achat qui est limitatif dans les solutions possibles (inhumation ou crémation, point barre, nous verrons dans un article ultérieur qu'il existe autre chose) et parfois incompatible avec les usages de certaines religions (l'islam, par exemple, préconise que le corps soit enveloppé dans un linceul et inhumé tel quel, pour que le musulman soit en contact avec la terre ou reposent ses ancêtres. Plus d'une fois j'ai vécu des moments compliqués à l'expliquer aux familles très pratiquantes) et de taxer ledit achat, très important d'un point de vue financier de telle façon d'alourdir encore le budget.

Il existe, depuis plusieurs années, un mouvement mis en place par des entreprises de pompes funèbres et des associations d'usagers pour demander un taux réduit de TVA. Malheureusement, la mauvaise presse dont ''jouit'' la profession fait que cette action n'est pas parvenue aux oreilles du grand public.

Les restaurateurs, eux, ont obtenu gain de cause, parce que plus populaires, plus médiatiques et plus efficace sans doute en matière de lobby. Ce qu'ils ont fait des gains de cette mesure, et je m'excuse auprès de ceux qui ont joué le jeu en réduisant leurs prix et en embauchant du personnel, ne donne pas envie de réitérer cette expérience avec d'autres professions.

Pourtant, les pompes funèbres le justifieraient à plus d'un titre. L'objectif de tous les interlocuteurs avec qui j'ai pu en parler est effectivement de répercuter cette baisse directement sur leur prix. Ceci a deux objectifs : le premier, en touchant directement et de façon positive au portefeuille du consommateur, est de s'acheter une respectabilité que nous tous pensons sincèrement mériter auprès du public. Le second, plus intéressé, il est vrai, est de faire baisser le taux d'impayés et de contentieux.

Les pompes funèbres sont un service obligatoire et onéreux, je connais peu de personnes capables de sortir le prix de l'intégralité d'une facture d'obsèques de leur poche. Il existe pourtant des aides et des solutions qui peuvent être mises en place : paiement en plusieurs fois sans frais, prélèvement direct sur le compte du défunt (sous réserve qu'il soit approvisionné et dans la limite de 3050 euros), capital versé par certaines mutuelles, aides publiques, j'en passe. Le croque-morts peut vous assister dans ces démarches, et un bon professionnel doit savoir vous indiquer leur existence, c'est un minimum. Malgré cela, il y a un taux important de factures impayées, et souvent parce que les personnes y mettent de la mauvaise volonté.

Désolé, hein, mais quand on voit le nombre phénoménal de solutions possibles, c'est de la mauvaise volonté. Quand je vois le cas d'un client que j'ai aidé à percevoir un montant d'assurances de 7000 euros lors du décès de son père, auquel il n'adressait plus la parole et duquel il n'attendait pas un rond, et que je sais que ce client fait le morts, pratiquement deux ans après, pour régler 1500 euros de facture des pompes pour une belle cérémonie, je suis mortifié. La prochaine fois, j'enterrerai son père à la fosse commune, comme un chien, et je fermerai ma gueule sur le capital de la mutuelle, comme ca aurait dû ètre fait à l'origine.

Non, bien sûr que non. La prochaine fois, j'aiderai encore les gens que j'ai en face de moi et je me fera encore prendre pour un con.

Pardon pour cette anecdote pleine d'amertume.

Le fait de baisser la TVA et donc le prix des pompes funèbres permettrait déjà de montrer notre bonne volonté, et peut être de passer sous un seuil psychologique qui rend la facture plus ''acceptable''.

En tout cas, entre la TVA, les taxes, les droits de succession, j'en passe, pour l'état,, le mort est solvable.

 

(à suivre)

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 00:00

profilok-copie-1Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Il est deux chiffres importants à retenir lorsqu'on parle de l'argent des pompes funèbres. Primordiaux, même.

Le premier est une comparaison : il existe deux étapes obligatoires dans la vie, à savoir la naissance et la mort. Entre les deux, tout est possible, mais personne ne pourra échapper à ces deux-la.

Le coût d'une naissance, que ce soit en clinique ou à l'hôpital est de 7000 Euros, entièrement pris en charge par la sécurité sociale. Le coût moyen des obsèques est, selon UFC - Que Choisir, de 3900 Euros. Ce chiffre ne veut rien dire en soi : selon que vous serez à Brest ou à Paris, à Strasbourg ou à Toulon, le prix sera différent, pour de simples contraintes liées aux spécificités locales. La ou, à Brest, on peut faire trois convois par jour sans effort particulier, c'est beaucoup plus difficile à Paris, du fait de la conformation géographique des lieux, les distances à parcourir à Paris étant plus importantes, et des conditions de circulation. Le tout pour le même coût, puisque les charges salariales, entre autre, seront les même. Les croque-morts ne sont pas des tâcherons, ils sont payés à l'heure, pas à la tête, si vous me passez cette expression.

La naissance est généralement un moment béni. L'arrivée d'un petit être attendrissant dans une famille est, dans la plupart des cas, ce qui se fait de mieux comme bonne nouvelle familiale, accompagnée d'un cortège de visites, félicitations, cadeaux, et grimaces diverses et variées dans l'espoir d'obtenir un minuscule sourire de l'intéressé.

Votre serviteur lui-même s'est considérablement rendu ridicule en public à maint reprises pour faire rire son neveu. Agazougazou, arheu arheu, etc... Bref.

La naissance est un moment de joie totalement gratuit pour les personnes concernées. La société prend son coût en charge, et je n'ai jamais rencontré personne qui se pose la question du tarif.

Les obsèques sont un moment de deuil, de séparation d'avec un être aimé, un passage difficile. Inutile de vous faire un dessin : si besoin est, vous avez quelques dizaines d'articles à disposition sur ce blog, il suffit de cliquer sur l'onglet pompes funèbres en haut.

Non seulement vous perdez quelqu'un que vous aimez, mais vous allez vous retrouver devant un inconnu qui va faire disparaître son corps contre de l'argent. Exactement comme une sage-femme qui va faire apparaître un bébé, mais la, ça ne dérange personne.

Le croque-morts devant qui vous vous trouvez est alors perçu comme un charognard, un salopard qui profite de la détresse des gens pour faire du fric. C'est le cas de certains, j'y reviendrai, mais ils sont une minorité dans la profession, j'y reviendrai aussi.

Je vais prendre un cas que je connais bien, le mien.

Ceux qui me connaissent savent à quel point j'aime mon travail. Je suis dans ma sixième année de pompes, après avoir fait d'autres boulot, un peu de conseil en patrimoine, un peu d'automobile, etc... J'ai commencé en bas de l'échelle, ai grimpé les échelons en passant d'un poste à l'autre, pour finir assistant funéraire, dûment diplômé, et je vous fait grâce des nombreuses formations que j'ai suivies entre temps, y compris le soir chez moi, sur mon temps libre. Je considère que le défunt doit être au coeur de la cérémonie, que l'hommage doit être impeccable et conforme à qui il était, qui qu'il ait put être, justement. Tout Homme a droit à la dignité dans la mort. Ajoutez à cela une disponibilité sept jours sur sept, 24 heures sur 24, la mort n'ayant pas d'heure.

Mon dernier salaire à temps plein (ma situation actuelle étant particulière) s'élevait donc, en contrepartie de tout ça, à 1180 euros net.

A partir de ce moment la, le problème de la piscine dans le jardin est résolu, puisque je n'ai pas les moyens de ma payer un jardin.

Si, à l'instar des naissances, les décès étaient pris en charge par la sécurité sociale, est-ce que les attaques contre les pompes funèbres seraient si virulentes? Bien entendu, il en est hors de question. Nous verrons demain, en examinant le second chiffre, que cela procède d'une hypocrisie d'état qui arrange tout le monde, sauf les croque-morts et leurs clients.

 

(à suivre)

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 00:00

(le présent article est le premier d'une série qui nous prendra, mine de rien, toute la semaine)

 

profilok-copie-1Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Dans le top 10 des professions les plus méprisées, pas au vol au coin du zinc d'un quelconque estaminet, mais bien dans les quelques enquêtes qui on été réalisées sur le sujet, on trouve les banquiers, les assureurs, les huissiers de justice et les croque-morts. C'est vrai que les banquiers, les assureurs et les huissiers de justice sont méprisables, mais je dis ça uniquement parce que je vais faire un article pour défendre les pompes funèbres, les autres, démerdez-vous, je vais pas faire le boulot à votre place. Ceci dit, je vous rappelle qu'il existe une rubrique « invités », dans lequel je publierai votre article avec joie et en l'état, sauf s'il est vraiment trop mal écrit.

Mais les croque-morts ? Méprisables ? Tsss.

Il y a deux raisons majeurs à cela. La première concerne ce métier qui est en contact direct avec la mort, taboue encore aujourd'hui. La seconde, celle que je traiterai ici, concerne le nerf de la guerre : le pognon, l'argent, les gros sous. Les croque-morts seraient des voleurs, purement et simplement.

Cela peut se comprendre : non seulement nous allons faire disparaître le corps d'un être aimé, c'est à dire matérialiser le côté définitif de la séparation, moment difficile si il en est, mais en plus, nous allons vous présenter à l'issue une facture de trois mille balles (sur le principe un balle égale un euro, faut vivre avec son temps). Salauds de voleurs.

C'est vrai. D'ailleurs, je vais aller me constituer prisonnier au commissariat le plus proche, ainsi que tous mes collègues. Je ne suis pas inquiet. Pendant qu'on papotera tranquille en détention, sur les derniers potins de la profession, vous vous démerderez avec vos défunts.

Non seulement vous vous occuperez du corps de vos proches décédés, toilette, habillage, mise en bière, convoi, inhumation (ou crémation... « C'est quoi ce four ? Il y a plein de boutons et de cadrans partout » j'imagine déjà la scène) organisation et démarches administratives comprises, mais aussi de celui de votre voisin. Mais si, vous savez, ce type tout seul, dont vous, gorgés d'humanisme sirupeux, toujours prompts à donner des leçons, ignorez jusqu'à l'existence, que vous n'avez pas vu depuis six semaines et de chez qui commence à vous parvenir une odeur franchement nauséabonde... Vous irez donc ramasser son corps, …

« Euh... Attends, je rentre pas la dedans, ça pue, c'est horrible ! »

Cessez de m'interrompre grossièrement. Vous n'êtes même pas entrés dans les lieux, l'odeur, c'est rien, la. Vous irez donc jusqu'à son corps...

« Mais c'est abominable ! En plus, l'air est vicié, ça doit être plein de bactéries, et on va pourrir nos fringues ! »

… (soupir) vous irez donc jusqu'à son corps, dans votre combinaison jetable, convenablement gantés et protégés d'un masque, de protèges chaussures, après avoir balancé une grenade assainissante. Combinaison : 60euros HT les 25, masque FFP2 : 15.90 E les 20, vous irez avec votre chariot brancard funéraire, 2350 Euros Hors taxes, sans compter la housse sanitaire à 18 Euros Hors taxe, l'unité, la grenade assainissante, 10 Euros HT, etc etc... Je vous passe les gants, protège chaussures et petits accessoires. C'est cadeau, ça me fait plaisir.

Bien sûr, vous m'objecterez : « Mais attends... Tu veux dire que, quand moi je paie pour les obsèques de ma grand-mère, je contribue à payer du matériel qui servira aussi pour ce gars la, que je ne connais pas ? ». Oui, et doublement, puisque ce type, c'est l'administration, donc tes impôts, qui vont sans doute payer ses obsèques.

« Ah mais non, en bon capitaliste, je refuse, j'ai rien signé ».

Comme tu veux. Puisque le type n'a personne pour payer pour lui, o va le laisser ou il est. Quand l'air sera devenu irrespirable, que les insectes et vers auront envahi ton logement, et tes enfants auront attrapé des saloperie, par contre, on risque d'en reparler...

Sur ce, je vais vou slaisser, je sui fatigué, à cause de tous les soucis que vous me donnez. Demain, on arlera salaire et formation des voleurs Croque-Morts.

 

(A suivre)

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 00:00

profilok-copie-1Félicitations à tous les participants à la clôture du jour.

Je suis victime d'un chantage. Voilà. Sous des dehors de respectabilité, le réseau social de l'hommage et du souvenir Mémoire Des Vies sont en fait une bande de maître chanteurs pas possible. L'objet de mon courroux ? La publication par eux d'un article qui a l'air très intéressant, mais dont la traduction Française que je demandai est liée à la révélation de la signification de la fameuse formule qui ouvre tous mes articles, « Félicitations à tous les participants à la clôture du jour. »

Ouais, je sais, c'est pas très grave. Mais entre copains, ça se fait pas. Je désapprouve. Voilà.

Bon. Il a vraiment l'air intéressant, cet article, et je parle anglais comme une vache portugaise, parce qu'il n'y a pas de raisons que ce soient toujours les vaches espagnoles qui trinquent.

« Félicitations à tous les participants à la clôture du jour. » est une expression récupérée et légèrement adaptée de Monsieur Terry Pratchett, écrivain britannique dont les « Annales du Disque-Monde », disponibles aux Editions de l'Atalante et en poche chez Pocket me régalent depuis des années. Si ma mémoire est bonne, ladite expression apparaît dans « Au Guet », la phrase exacte étant « Félicitations à tous les présents à la clôture de la mine ».

Comme j'aime beaucoup Sir Terry Pratchett, sa façon de raconter le monde en ayant l'air de parler totalement d'autre chose, je me suis approprié ce petit clin d'oeuil.

Par la s'entend, comme en général mes articles sont publiés au milieu de la nuit, que vous avez réussi à affronter une journée supplémentaire dans ce parcours piégé qu'es la vie en général, et que je suis fier de vous, quoique déçu de ne pas vous compter encore parmi mon heureuse clientèle.

Mais bon, chacun pourra l'interpréter comme il lui plaira. C'est juste un gimmick, un petit truc pour dire « Vous êtes en train de lire un article de requiem29 ».

Voilà.

J'attends ma traduction.

Et puis j'en profite pour vous inciter à aller voir le réseau Mémoire des Vies, qui a d'ailleurs eu la gentillesse de consacrer un excellent article à votre serviteur.

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Croque-Morts Magazine

 

Les textes sont écrits tant bien que mal par Guillaume Bailly.

Les graphismes, illustrations et la déco du blog sont l'oeuvre de Manu Rayot.

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